Le couvent des Ursulines

© Ville de Landerneau

Les Ursulines (1713 - 1792)

 

 

 

 

 

Avant 1640, les Landernéens avaient manifesté leur désir de voir s’établir une maison d’éducation pour les jeunes filles tenue par les Ursulines. L'ordre de Sainte-Ursule est un ordre monastique féminin de droit pontifical, fondé en 1535 en Italie, dont le but est l'éducation des adolescentes. À leur arrivée à Landerneau, en 1651, elles sont hébergées temporairement en attendant la construction de leur couvent. Les bâtiments sont élevés entre 1701 et 1713, dans un style très sobre, sur un terrain de sept hectares agrémenté d’un parc et d’un jardin botanique.

 

Au XVIIIe siècle, à deux reprises, il accueille des marins atteints du typhus contraignant les religieuses à retourner à Saint-Pol-de-Léon. Le projet du pouvoir royal d’en faire un hôpital royal de la Marine ne se concrétisant pas, les Ursulines reprennent possession du couvent en 1786.

 
Pendant la Révolution, les religieuses refusent de manière répétée d’appliquer la constitution civile du clergé. De même, leur proximité avec les familles nobles dont elles instruisent les filles leur valent l’hostilité des patriotes. Ainsi, le 1er mars 1792, les 38 Ursulines présentes sont expulsées et leur mobilier dispersé aux enchères.

 

Après ces évènements, les lieux sont périodiquement abandonnés ou utilisés. En avril 1794, le représentant Jean-Bon Saint-André décide de faire du bâtiment un hôpital de la marine. En 1795, 590 lits sur 600 sont occupés. La marine le conserve, souvent sans l’utiliser, jusqu’en 1872.

 

6 documents

“Enseignement mutuel”, Collection et ©Musée national de l’Education. I.N.R.P. Rouen.

L’École mutuelle (1818)

 

 

 

 

 

Dès 1818, la municipalité de Landerneau projette d’établir une école mutuelle, la ville de Brest possédant, en 1823, 14 écoles de ce type. Une partie de l’ancien couvent est mise à la disposition du maire par la Marine pour son installation. Le sous-préfet de Brest propose au maire, pour sa direction, l’instituteur Monsieur Tourette, capitaine d’artillerie de marine en retraite. Sa femme s’occupe de l’école des filles, dont la classe ne peut accueillir que 80 enfants, alors que celle des garçons peut en recevoir 150.

 

Mise au point à la fin du XVIIIe siècle par un prêtre anglican, André Bell, la méthode d’enseignement mutuel, apparue en France vers 1815, est destinée à promouvoir l’instruction publique populaire. Le mode mutuel - monitoring system - tient son nom de la place qu’il accorde aux moniteurs. Un seul maître peut recevoir plusieurs dizaines d’élèves, parfois plusieurs centaines, dans un seul local avec du mobilier réduit. L’instituteur n’enseigne pas à toute la classe, mais se contente de donner des instructions à ses élèves moniteurs, choisis parmi les meilleurs, qui dispensent à leur tour leurs connaissances à des groupes d’environ 15 élèves.

 

2 documents

Maison centrale de Landerneau

La Maison centrale (1872 - 1899)

 

 

 

 

 

Aménagée dans la partie sud du domaine, la maison centrale de correction fonctionne entre 1872 à 1899. Cette nouvelle affectation nécessite d’importants travaux notamment la construction d’un double mur de clôture. Deux compagnies du 19e régiment sont affectées à la surveillance des prisonniers.

 

La maison centrale accueille des hommes condamnés à de longues peines. Le nombre de détenus varie de 500 à 600, encadrés par 28 gardiens en 1880. Pour la ville, la présence de détenus est source de revenus et d’emplois. En effet, la prison fait vivre 200 personnes et 180 officiers et soldats. Les condamnés travaillent dans des ateliers qui constituent une véritable industrie au sein de la ville. La discipline est une des composantes du règlement, mais également l’instruction et le travail. Les infractions sont nombreuses, lourdement sanctionnées.

 

La fermeture de l'établissement en 1899 entraîne le départ de près de 1000 personnes de la ville de Landerneau et constitue une véritable hémorragie de la population.

 

1 documents

La caserne Taylor (1901 - 1945)

 

 

 

 

 

À la fermeture de la prison, en 1899, la Ville entame des négociations avec l’État pour obtenir une garnison dans le bâtiment. Les raisons de cette sollicitation sont économiques. Les arguments mis en avant sont l’état des locaux, la situation géographique intéressante de la ville et la proximité du chemin de fer facilitant le transport des troupes.

 

Après de nombreux investissements, un bataillon du 19e régiment d’infanterie (R.I.) de Brest s’installe officiellement à Landerneau en 1901. Pendant la Guerre 1914-1918, plusieurs régiments investissent les lieux : 19e R.I., 128e RI, 328e RI, 14e Territorial. Près de 8 000 hommes séjourneront dans la ville. Leur départ en 1917 va provoquer les protestations du conseil Municipal car la ville a engagé de grosses dépenses pour leur casernement.

 

En 1930, l’autorité militaire décide la reprise du bâtiment qui est baptisé caserne Taylor en 1932 du nom d’un colonel du 19e R.I mort au combat en 1918.

 

5 documents

Un lycée depuis 1946

 

 

 

 

 

Brest ayant été largement touchée par les bombardements, l’ancien couvent des ursulines devient une annexe des lycées de Brest, en 1946, dans l’après-guerre. L’administration pénitentiaire occupe une partie des locaux jusqu’en 1952. Classes, dortoirs des garçons, cuisiens et réfectoires sont installés dans l’ancien couvent.

 

Puis, en 1953, il devient lycée mixte d’État. Il dispense à la fois un enseignement général et technique, dont une section industrielle, spécialisée dans les métiers du bois. Baptisé lycée de l’Elorn en 1985, son cloître et sa chapelle sont réhabilités en 2006.

 

2 documents