Les maisons remarquables

Façade de la Maison des 13 Lunes, quartier Saint-Thomas, 2019, © J.Y. Guillaume.

La Maison des Treize lunes

 

Située dans le quartier Saint-Thomas, l’Auberge ou Maison des Treize Lunes est un manoir urbain, probablement construit à la fin du XVIe siècle.

  

 

Selon certaines sources d’archives, la maison aurait été construite par le Sieur Cabon, un noble ayant déposé l’épée pour exercer une activité commerciale. Sa première affectation fut hôtelière, hypothèse soutenue par le décor sculpté de buveurs et de musiciens décorant une des cheminées, à l’intérieur de la maison.

Entièrement en pierre de taille de Logonna, l'édifice dont l’architecture est originale appartient au style des maisons "à pondalez", particularité découverte en 1990. Elle possède 3 pièces au rez-de-chaussée : une pièce sur cour, une autre sur rue et une pièce centrale servant de salle manoriale. Cette dernière comprend une cheminée monumentale et un lave-main. Au centre, une poutre maitresse monte jusqu’à la charpente. Elle soutient l’escalier ainsi que des allées qui desservent les pièces des étages. On voit donc, de la salle, l’escalier à vis et les galeries, « pondalez » en breton.

À l’extérieur, certains détails décoratifs sont visibles sur l’habitation. L’édifice tient son nom de la frise de pleines lunes anthropomorphes, aux expressions diverses, qui ornent le bandeau d’étage de la façade. On y remarque aussi une crossette d’angle à l’effigie d’un lion tenant un os ornant le rampant droit de la façade. Il y en avait probablement une autre sur le rampant gauche, mais elle n’existe plus. A l’arrière, au sommet de l’édifice, se dresse fièrement la sculpture d’un homme tourné vers l’Elorn qui salue, à leur passage, les bateliers accostant dans le port.

 

L’édifice est classé monument historique depuis 2005.

 

6 documents

L'auberge du Réveil Matin

0 documents

Façade de la Maison Duthoya, 2019, © J.Y. Guillaume.

La maison Duthoya

 

Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle elle a été occupée par différentes familles de négociants : Duthoya, Larzel, Lavau, Daumenil, David, Legris-Duval, Fauvel, Kerros souvent armateurs.

  

 

Cette maison a été fondée par Arnaud Duthoya, qui s’installe à Landerneau en 1660.  Il devient marchand de vin et sa réussite s’affirme au fil des années. Ainsi s’amorce le développement de la dynastie Duthoya qui donne plusieurs maires à la ville. Arnaud va également faire des dons à l’Hôpital de Landerneau dont il est administrateur de 1686 à 1690. En 1695, il repart définitivement en Aquitaine. La réussite sociale incontestable de la famille Duthoya s’est faite par le négoce du vin, et ce, durant tous le XVIIIe siècle. 

 

Parmi ses propriétaires, on compte encore Barthélémy Kerros (1727-1805), corsaire, armateur et maire de Landerneau. En 1756, il fait la guerre de course contre les Anglais, puis est capturé par l’ennemi. Après sa libération, il s'établit comme négociant et armateur à Landerneau. Il devient le principal négociant armateur de Landerneau dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Très actif, sa réussite financière fait de lui le plus riche bourgeois landernéen, siégeant dans les assemblées municipales pendant trente ans. 

 

Cette maison a été construite sur le modèle de celle de la Sénéchaussée datée de 1664. Située à proximité du port, elle s’insérait à l’origine à un ensemble plus vaste comprenant deux autres immeubles mitoyens placés au sud et à l’ouest autour d’une petite cour intérieure, probablement d’anciens entrepôts qui communiquaient avec la maison par des passages intérieurs aujourd’hui condamnés.

 

7 documents

La Duchesse Anne

0 documents

La Villa Belerit

 

Trois ans après l’aménagement de la gare en 1865, la municipalité décide d’ouvrir une avenue lui faisant front et joignant le port en ligne droite, le futur boulevard de la gare. C’est sur ce nouvel axe qu’est construite la Villa Texier-Bélérit.

  

C’est l’industriel Édouard Texier qui la fait construire entre 1888 et 1891 en face de son usine. Il installe à Landerneau une succursale de son usine de fonderie et d’ateliers d’assemblages pour la réalisation d’outillage agricole, située à Vitré. L'implantation des établissements est assez remarquable : le principal corps de bâtiment s 'élevant d'un côté du boulevard, la maison du maître juste en face. Des hangars sont répartis près de la voie ferrée, quelques cellules d'habitat ouvrier sont construites un peu plus bas (actuelle rue des Marins).

 

Cette grande villa est un monument exceptionnel pour l'architecture landernéenne du XIXe siècle. Avant la seconde moitié de ce siècle, le logement patronal est situé à l'écart du périmètre des sites usiniers, sans doute à cause des nuisances de la ville. Après 1850, l'habitation du directeur se rapproche de l'espace de production à l’image de l’hôtel particulier d’Edouard Texier. Cette organisation spatiale stratégique perdure au cours de la première moitié du XXe siècle. Ce choix d'implantation permet au directeur de surveiller de près ses affaires. Par la suite, le logis tend à s'éloigner des espaces de production.

 

La maison de maître devient alors une composante à part entière de l'usine dont elle est l'image de marque. L’hôtel Texier joue sur la polychromie des matériaux employés : briques, granit et tuffeau. L’attention du propriétaire porte autant sur le décor extérieur qu’intérieur, un soin particulier étant réservé aux pièces de réception.

 

4 documents