Quand les cloches ne sonnent plus!

"Louise" une des cloches de l'église Saint-Houardon

 

 

 

Des cloches réduites au silence pendant le temps pascal

 

La tradition des cloches de Pâques remonte au VIIe- VIIIe siècle en Europe. Selon les pratiques de l’Église catholique, elles arrêtent de sonner, en signe de deuil, entre le Jeudi saint (ce 28 mars) et le dimanche de Pâques, pour commémorer la mort du Christ. On raconte qu’elles partent alors à Rome pour y recevoir la bénédiction papale et ne reviennent que le jour de Pâques.

 

La période révolutionnaire fossoyeuse de cloches

Chambres des cloches de l'église Saint-Houardon - <p>©Jean-Yves Guillaume.</p>

 

 

Le vandalisme révolutionnaire n’a malheureusement pas épargné ces instruments ! En cette période troublée, les besoins en métaux communs pour fondre canons et munitions se faisaient de plus en plus pressants. Après la désaffection des lieux de culte, l’armée peut se les procurer avec le plomb des toitures des églises, le bronze des grilles ou des cloches.

Les édifices religieux de Landerneau n’échappent pas à la règle. Dès 1793, la municipalité décide de descendre 9 des 15 cloches de la ville. Entassées sur le quai de Léon, elles attendaient d’être vendues pour acquitter les dettes de la commune. Puis en 1794, seule la grosse cloche de Saint-Houardon est conservée, les 5 autres sont envoyées à la fonderie. Le mécontentement de la population, dont la vie est rythmée par le son des cloches provoque une émeute, le 9 janvier, autour de l’Hôtel de ville. Pour calmer les esprits, la municipalité rétablit alors 2 cloches à Saint-Thomas.

 

Les cloches de Saint-Houardon aujourd’hui

Inscription du fondeur de cloches Viel sur l'une de celles de Saint-Houardon - <p>© Service culture, Ville de Landerneau.</p>

Le clocher de Saint-Houardon comporte 5 cloches : 2 grosses situées au premier niveau de la chambre et 3 plus petites au-dessus.  La première de ces deux instruments mesure 108 cm de diamètre. Sur sa robe une inscription précise qu’elle a été nommée Louise Rose. La plus grosse mesurant 133 cm a été baptisée Marie Anseline Antoinette "nommé(e) par M. Antoine de Remoiville diacre et Mlle Anseline de Coatnempren de K(er)dournon, préfete de la congrégation". Toutes 2 ont été fondues par Alphonse Le Viel de Brest et consacrées en mai 1842. Il était de coutume de leur donner le nom de saints ou de personnes influentes de la paroisse.