Les hôpitaux militaires

La ville a compté pendant la guerre 1914-1918 3 hôpitaux militaires :
Hôpital civil : 28 lits, du 02/08/1914 au 01/07/1916
Hôpital temporaire de la Croix-Rouge, mis en place par André Uchard, 42 lits du 25/09/1914 au 23/01/1917
Hôpital américain au Couvent des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire entre 1918 et 1919

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Dans sa séance du 13 juin 1905, la commission d’étude relative à l’hospitalisation des malades militaires arrête les dispositions définitives du projet, soit l’aménagement d’un pavillon militaire, d’un jardin et d’un pavillon d’isolement des contagieux. Ce projet est validé par les Ministères de l’Intérieur et de la Guerre en juillet 1906. Dès septembre 1906, les travaux du pavillon sont mis en adjudication, cependant l’utilisation de ce pavillon ne sera effective qu’à la fin de l’année 1909 après l’aménagement mobilier du pavillon.


L’hôpital temporaire de la Croix Rouge, le dévouement de la famille Uchard

Après une longue carrière militaire, André Uchard, se retire dans sa propriété de Kerlaran, sur les hauteurs de Landerneau. A la déclaration de guerre, il est âgé de 63 ans. Ne pouvant se rendre sur le front, il souhaite se rendre utile à l’arrière : il décide de créer un hôpital temporaire.
Il réunit le 4 août 1914 tous les membres de la Croix Rouge de Landerneau, une cinquantaine de personnes sous la présidence de Mme Radiguet, présidente du comité des dames. A la fin août, le poste est mis en place dans les bâtiments du Syndicat des agriculteurs de Landerneau. 12 infirmières sont formées. Un second poste de garde est également installé à la Gare.

Dès le 25 août, des trains de blessés arrivent à Landerneau. Elisabeth Delhez, femme d’André Uchard, qui avait également pris le rôle d’infirmière, prend sous son aile une famille de réfugiés belge, qu’elle invite à Kerlaran. La famille s’y installe pendant toute la durée de la guerre et aide à l’entretien de la propriété.

Le 25 septembre, André Uchard reçoit l’ordre officiel pour l’ouverture d’un hôpital dans les locaux du syndicat. De nombreuses personnalités viennent aider au fonctionnement de la structure :

  • le docteur Gayet, médecin retraité de la marine : chef de service
  • Le Forestier, ancien employé du ministère de la Marine : administrateur, chargé spécialement de l’état civil des blessés et de la correspondance avec leurs familles.
  • Charles Gayet : comptable
  • 12 infirmières diplômées et 3 bénévoles
  • 2 dames à la lingerie
  • 2 cuisinières

En janvier 1915, la capacité de l’hôpital passe à 40 lits. Mais dès cette date, le nombre de blessés à affluer ne cesse de diminuer, jusqu’à la décision de fermeture de l’hôpital le 15 janvier 1917. L’hôpital aura accueilli au total 195 blessés.
Il est réouvert temporairement, au début de l’année 1918, pour le logement de réfugiés : au mois de février, 40 femmes et enfants ; puis au mois de mars 2 convois de 70 déportés, femmes et enfants. A la fin mars, l’hôpital ferme définitivement.

Le couvent est réquisitionné pour l’hospitalisation des réfugiés du Nord. Les Américains s’installent dans l’hôpital du couvent en 1918. Un hôpital temporaire (US Camp Hospital n°16) comptant entre 250 et 300 lits y est installé à partir de mai 1918 jusqu’à février 1919.

 

 

Soldats américains dans le jardin du cloître du Couvent des Bénédictines de Notre-Dame Du Calvaire, George Grantham Bain Collection (Library of Congress), Reproduction Number: LC-DIG-ggbain-29977

 


Sources

  • Extrait des « Mémoires d’André Uchard, lieutenant-colonel d’artillerie », Editions de Kerlaran, Landerneau
  • Historique de l’hôpital auxiliaire n°16 de la Croix Rouge, rédigé par André Uchard, mars 1919
  • OLIER François, QUENEC’HDU Jean-Luc, Hôpitaux militaires dans la guerre 1914-1918, Tome 1, Editions Ysec, 2008, pp.250-251
  • Archives municipales de Landerneau, Sous-série 3M, Hospice
  • Archives départementales du Finistère, 2R 51, Hôpitaux militaires, dont Landerneau, 1880-1924