Des monuments emblématiques du pont

« Pont côté de la mer », 1892. Collection Ville de Landerneau, © A. NORMAND

Le moulin du pont

 

Établi sur le pont en 1510 par Jehan II de Rohan, le moulin est une véritable attraction au XIXe siècle en dépit de son état de vétusté.

 

 

Un moulin à contre-marées

Fonctionnant grâce à la chute aménagée en amont de la rivière, le moulin ne possède que deux paires de meules. À Landerneau, c’est l’eau de la rivière qui lui permet de fonctionnerÀ marée haute, les chambres des roues sont pleines et le moulin ne travaille pas, ce qui diminue d’autant son rendement. Il doit son extraordinaire longévité à sa situation commode pour les Landernéens et à sa petite taille : on y produit une mauvaise farine mais il est aisé d’y faire moudre de petites quantités de grain.

 

Un moulin-pêcherie

Les vicomtes de Rohan retirent un substantiel profit de leurs pêcheries, spécialement de celle qui, établie sous le moulin du pont, intercepte les saumons dans leur migration. Ils afferment cette pêcherie à différents fermiers. La pêche « ne se fait que par le moyen d’un grand filet posé en avant des avant becs du moulin à la marée montante ». Le meunier, qui a aussi sa propre pêcherie, déclare capturer 400 saumons par an.

 

Un état médiocre

Longtemps décrit comme étant dans un état médiocre, le moulin est alors démoli en 1897. L’entreprise Le Meur, chargée du chantier, revend sa porte principale aux propriétaires du château de Kervéatoux à Plouarzel et édifie une grande maison à loyers à son emplacement en 1904.

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R. ROY, « Le Pont de Rohan » XIXe siècle. Collection particulière.

La prison

 

Fait notable contribuant à la renommée de ce moulin peu ordinaire, il a, jusque dans les années 1840, abrité une prison au premier étage.

 

 

 

Une prison à partir de 1518

La prison est construite pour remplacer de celle du château de La Roche Maurice, en mauvais état. L’édifice se termine à l’entrée du quai de Léon par une tourelle donnant accès aux autres niveaux. À l’étage, trois pièces sont affectées au logement des détenus dont un local réservé aux femmes.

  

 

Un édifice vétuste et peu sûr

Comme la plupart des prisons de l’époque, il s’agit d’une vieille construction féodale, humide et malsaine, si délabrée qu’elle n’offre aucune sûreté. Les détenus s’en échappent facilement en descellant les pierres des murs et en plongeant dans la rivière. Outre la vétusté, l’exigüité s’ajoute aux défauts des lieux.

 

 

Les ressources de la commune ne lui permettent cependant pas de construire une nouvelle prison. En 1825, les boutiques de la maison voisine brûlent lors d’un incendie. Le premier étage du vieux moulin et la prison qui lui font suite sont alors détruits.

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La maison Gillart nommée « ancienne demeure des Rohan ». Collection Ville de Landerneau.

La maison Gillart

 

À l’extrémité du pont s’élève une demeure que l’on nomme souvent à tort « Demeure des Rohan ». En réalité, cette maison est construite sur un terrain concédé par le vicomte de Rohan à son propriétaire.

 

D’illustres propriétaires

Jacques Gillart, magistrat, maire de la ville en 1686, fait bâtir en 1639, à même le lit de la rivière cette demeure de style Renaissance. Le rez-de-chaussée comporte des boutiques qu’il met en location.

En 1778 l’immeuble est vendu à Jean Valentin Kerebel, marchand de draps. Sa présidence du Comité de surveillance, sous la Terreur, lui vaut alors le surnom de « Robespierre de Landerneau ». Outre son commerce de draps, le sieur Kérébel y tient une salle de danse.

 

Un établissement de bains publics jusqu’en 1850

C’est en 1818 que s’ouvrent sur le pont, dans la maison du sieur Kerebel, en surplomb sur l’Elorn les bains publics de Landerneau, à une époque où l’hygiène corporelle est recommandée par les médecins. Destiné à attirer une clientèle aisée et de militaires se rendant à Brest, l’édifice et ses six cabines de bains fort confortables est conçu avec un certain faste.

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La cabane des poids publics

 

 

 

 

 

 

À l’entrée du pont, côté maritime, se dressait un bâtiment aujourd’hui disparu abritant les «poids et mesures». Sa présence sur le pont est attestée en 1853, date à laquelle l’ingénieur Frimot signale la gêne occasionnée par la « cabane des poids publics » pour la circulation.

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