Tombes de négociants

© Ville de Landerneau

Famille Heuzé (XIXe-XXe siècles)

Négociants

 

Concession D 296-299

Propriété privée

 

La famille Heuzé est pratiquement inconnue ; sans doute est-elle originaire de Landerneau. Leur histoire est intimement liée à l’histoire industrielle de la ville au XIXe siècle.

 

Après l'âge d'or du textile breton, de la Renaissance à l'époque des Lumières, Joseph Goury, Etienne Radiguet s’allient à René Poisson, Guillaume Le Roux et François-Marie Heuzé, marchands de toiles de la région de Landerneau se regroupent et créent en 1821 une société de commerce, pour répondre efficacement aux besoins de l’époque. Première entreprise privée du Finistère, l’épopée de la Société linière se termine en 1891.

D’abord commis négociant à la filature, Gustave Heuzé (1811 – 1898) va remplacer son père à la tête de la société avec d’autres administrateurs. Il épouse en 1849 Eugénie Radiguet, fille de Jean-Isidore Radiguet et Marguerite Poisson, cette alliance matrimoniale permettant de consolider les liens entre les négociants. Gustave devient chevalier de la Légion d’honneur en 1865.

Dans cette chapelle est aussi inhumé Lionel Heuzé (1878 – 1970), petit-fils de Gustave. Architecte reconnu, il éleva des villas parfois somptueuses, des cliniques, et des édifices religieux ; il admirait l'architecture traditionnelle bretonne et anglo-saxonne dont les références marquaient ses ouvrages. Pour Landerneau, il a réalisé des relevés du pont de Rohan, de la maison de la Sénéchaussée et dessiné les plans du tombeau monumental de la famille Pierre, au cimetière Saint-Jean.

 

Le monument funéraire de la famille Heuzé est l’œuvre de la dynastie de marbriers-sculpteurs Poilleu, qui travaillait à Brest entre 1840 et 1890.

 

4 documents

© Ville de Landerneau

Famille Goury (XVIIIe-XXe siècles)

Négociants

 

Concession D 433-438

Propriété Ville de Landerneau

 

Originaire de Touraine, établie à Landerneau vers 1750, la famille Goury était l'une des plus puissantes familles de la ville, enrichie du commerce des toiles et du vin. Elle joua un très grand rôle dans la ville, en Bretagne et hors de la région. Elle compte un député, un maire de Landerneau, un conseiller général du Finistère, deux diplomates, des ingénieurs des Ponts et Chaussées et deux officiers généraux. C'est également l'une des familles fondatrices de la Société Linière du Finistère.

 

Parmi les pierres tombales on remarque une épitaphe dédiée à Louis Joachim Goury des Tuilleries (1722 – 1810). Il s’établit en Bretagne vers 1750 comme conseiller du Roi, consignataire au siège royal de Léon et contrôleur des fermes, Inspecteur des Devoirs de Bretagne puis adjudicataire des octrois de Landerneau. Ces charges lui permirent d'acquérir une fortune importante, perdue en partie pendant la Révolution.

Jean Emile Goury (1813-1847) : peintre de paysages, a exposé au salon de 1838 et 1841. Les musées de Chartres et de Boulogne conservent quelques-unes de ses œuvres.

Eugène Louis Joseph Goury (1809 - 1859) : négociant, il devient vice-consul de Suède et de Norvège.

Joseph Goury (dit des Tuileries) (1779-1869), négociant. Pendant la Révolution, il arme un navire ramenant du vin de Libourne et de la côte Aquitaine. Il se rallie à tous les régimes politiques pour continuer son ascension économique. Il siège comme premier adjoint à la mairie de Landerneau et participe à la création de la Société Linière en 1845.

Gustave Goury (1850 – 1910) était l’un des administrateurs de la Société Linière.

 

3 documents

© Ville de Landerneau

Famille Vincent-Augu (XIXe-XXe siècle)

Négociants

 

Concession E 467-470

Propriété Ville de Landerneau

 

Émile Vincent (1822 – 1886) est l’un des fils de Calixte Vincent, propriétaire du moulin du Pont à Landerneau au XIXe siècle. Négociant, il s’enrichit grâce au commerce du guano du Pérou et du goémon ramassé sur les côtes bretonnes, vendus comme engrais aux agriculteurs. À l’occasion d’un de ses voyages en Amérique, il rencontre Eugénie Augu (1930 – 1902), une Cubaine, avec laquelle il se marie en 1830. Le couple habite une maison bourgeoise avec un parc rue de Brest, appelée la villa Saint-Sébastien. N’ayant pas eu d’enfants, les époux la cèdent à une demoiselle Bazin. Cette dernière y accueille les religieuses chassées de l’école Saint-Julien en 1903, jusqu’en 1919. Entre temps, l’Évêque Monseigneur Duparc en devient le propriétaire légal en 1911. Puis, le cours ménager des filles du Saint Esprit s’y installe en 1928 avnt le réaménagement du bâtiment pour accueillir le cours normal Saint-Sébastien en 1934.  

La chapelle funéraire est dessinée sur un plan carré très simple et construite en kersanton. La toiture incurvée est surmontée d’une large croix, une tablette rectangulaire supportant un ange.

Depuis 1999, elle est la propriété de la Ville de Landerneau qui l’a restaurée.

 

2 documents

© Ville de Landerneau

Famille Despinoy-Le Bos (XVIIIe-XXe siècles)

Négociants, industriels

 

Concession E 573-576

Propriété privée

 

Au XIXe siècle, Landerneau compte quatre brasseries, activité très florissante, celle des Despinoy étant la plus importante.

À l'origine Pierre-Joseph Despinoy (1776-1862), flamand d'origine, exilé en Angleterre à la Révolution, s'installe à Landerneau et monte, dans le couvent désaffecté des Capucins, une fabrique de bières et d'eaux gazeuses artisanales, en 1817. Victime de son succès, l'entreprise est déplacée à proximité le long du couvent des ursulines et de la rue de la Fontaine Blanche. La Grande Brasserie Flamande devient, dans les années 1870, le principal établissement de ce type dans le département.

Son fils Louis Despinoy (1820 – 1886) lui succède, sa fille Marie-Amélie Despinoy épouse Charles Le Bos (1836 – 1913), industriel brasseur et négociant en vins à Landerneau. Il deviendra l'associé de l'entreprise et son directeur en 1867. De leur mariage vont naître quatre fils dont Edmond (1872 - 1947) et Camille (1882 – 1963) qui prendront la succession de l'entreprise familiale. Dès le début du XXe siècle, la concurrence est acharnée avec les établissements brestois, notamment les brasseries de Kérinou. En 1928, l'usine de Landerneau est transformée en centre d'embouteillage jusqu'à sa fermeture en 1955.

 

En parallèle certains membres de la famille s’investissent en politique : Louis reste longtemps premier adjoint. Quant à Edmond, conseiller municipal depuis 1904, adjoint au maire depuis 1907, il exerce le mandat de maire de 1919 à 1925.

 

4 documents